L’alimentation à l’hôpital : les modalités d’organisation de la distribution des repas dans les établissements de santé, qu’ils soient publics ou privés, mettent en jeu un très grand nombre de contraintes de toutes natures. Simple fonction logistique relevant de l’intendance, la restauration est pour l’essentiel considérée comme l’accessoire des soins. L’opinion s’est répandu chez les gestionnaires hospitaliers, que le malade hospitalisé, qui bénéficie des soins les plus performants et les plus coûteux n’est pas là pour un motif gastronomique, et que la prestation restauration peut et doit être réalisée au plus bas coût. Dans cette conception économique, la prestation servie doit se limiter à être « acceptable ». Elle l’est si elle se contente d’être conforme aux impératifs de l’équilibre nutritionnel et aux normes d’hygiène qui lui sont opposables. Le repas et l’alimentation étant éminemment culturels, cette approche strictement économique et hygiéniste concoure à favoriser le manque d’appétit de nombreux patients qui peut conduire à la dénutrition. De plus, lorsqu’on sait que l’état de santé du patient dépend pour beaucoup de son bien-être le repas se dessine comme un plaisir non exploité.
Cette réflexion est menée par la designer Anne-Laure Desflaches entre production industrielle bien rodée et expérimentation de nouvelles voies permises par les outils du design et de la co-conception.